Il y a fort longtemps, dans une lointaine galaxie, j’écrivis un conte appelé l‘Évier Ensorcelée. Comme nous avons pu le constater, la vaisselle a toujours été une plaie pour moi, et un jour, après quelque rude épreuve à fumer une herbe magique qui donne l’impression d’être créatif, de la plume de mon clavier est né ce conte absurde. ATTENTION ! Ceci est très con, il faut le savoir.
*Les informations en gras sont destinées aux personnes allergiques.
_________ C’était il y a 10 ans… _________
L’évier ensorcelé.
Par Jean-Manu, relue et corrigée par AF. C. (on s’est pas foutu d’vot’ gueule)
Il était une fois, un jeune homme, pas grand, mais assez séduisant qui s’appelait Hector. Du moins c’est ce qu’il pensait car les rares personnes qu’il a pu apercevoir l’ont appelé par ce prénom, qu’il trouvait lui même tout à fait charmant. Il aurait tout aussi bien pu faire que les gens l’appellent Charles, Gaston, Julien ou Herbert, ou même Ginette, « fiston », « le petit », Bertrand, René ou Claude, que sais-je ? Voire même Jean-Pierre Faucault ou « hep toi le gnome ! »… non. Chose curieuse, il semblait que le fait de l’appeler « Hector » procurait du plaisir à ceux qui en faisaient ainsi.
Un jour, puisque telles étaient ses occupations principales, il se dit qu’il faisait assez bon pour se permettre de faire une traversée de la forêt mystérieuse qui se trouvait à quelques heures du lieu où il se trouvait. Il prit ses moon-boots, son chaperon vert caca d’oie et ses gants et partit nonchalamment sur le sentier qui menait à la forêt mystérieuse. Les faibles rayons de soleil, dont on devinait qu’ils avaient parcouru 150 180 000 kilomètres à une vitesse de 299 792, 458 mètres par seconde et donc qu’ils avaient mis 8 minutes et 21 secondes pour arriver jusqu’à ses joues rouges de fraîcheur, suffisaient à lui fournir l’énergie nécessaire pour mettre un pied devant l’autre et ainsi marcher d’un pas décidé et joyeusement vigoureux. Ce pas décidé et joyeusement vigoureux le mena rapidement (environ 3h 27 minutes et 19 secondes) à une des entrées de la célèbre forêt mystérieuse.
Il était content de voir que la forêt n’avait nullement perdu de sa gaieté malgré le temps rafraîchi qui régnait ces derniers jours. On pouvait remarquer ici ou là quelques Cèpes,
Girolles, Psilocybines et autres champignons hallucinogènes qui mettaient joyeusement en appétit notre cher petit Hector. Il partit à la chasse au Lapie (une sorte de lapin qui aurait des ailes de pie à la place des oreilles – on ne sait d’où pouvait provenir ce nom cocasse -) qu’il fit subtilement cuire avec de délicieux champignons. Après ce copieux repas, il aperçu tout près de lui un gros éléphant rose qui volait lentement juste en face de lui. « mon dieu, se dit-il, je n’ai jamais vu de Lapie rose aussi grand ! ». Mais ça, ce devait être les effets secondaires de quelque ingrédient de sa sauce – tout à fait exquise au passage. Après s’être donc rassasié, il repartit d’un pas joyeusement vigoureux vers les contrées plus reculées de la forêt mystérieuse. Et il marcha.
Il se dit qu’il fallait qu’il s’achète un nouveau slip, moins ample et en coton cette fois, lorsqu’il passa devant une petite construction de pierre qui semblait creuse. Celle-ci était rectangulaire et semblait être humide. On y devinait facilement (pour ceux qui étaient malins), une sorte de robinet dépassant du milieu de la construction angulaire. Quelques gouttes d’eau tombaient régulièrement dans le creux du côté droit. Car il y avait deux creux de forme carrée, encadrés par deux rebords, sur celui de gauche était posée ce qui pouvait sembler être de la vaisselle sale. « Ce doit être pour laver cette vaisselle », se dit-il. Et ses pensées ajoutèrent : « mince, comment cela s’appelle t-il déjà ? ». Mais peu importe, le plus important c’est qu’ en effet, une voix suave qu’il entendait nettement mais de manière lointaine se mit à lui souffler : « fais la vaisselle Hector, fais la vaisselle et douce récompense t’attendra… ». Il réfléchit 5 minutes…. Et puis finalement un peu plus : 6 minutes. « Après tout, qu’est ce que je risque ? Forêt mystérieuse ne veut pas dire forêt dangereuse ». Et il n’avait pas tort, car aussi vrai que l’eau mouille quand on l’humidifie quelque peu, il ne lui arrivera rien (de grave) pendant au moins les 12 années qui suivirent ce moment de l’histoire (pleine de suspens).
« ben il va rien s’ passer !! » vous allez me dire….Mais non, j’y viens.
Regardant d’un air dubitatif les quelques accessoires de vaisselle, il saisit l’éponge, fit couler de l’eau assez chaude qui provenait certainement d’un réseau de compagnie d’orques plombiers d’une forêt lointaine, et commença à laver la vaisselle. Après avoir fait quelque peu la grimace à l’idée qu’il était en train de perdre son temps en faisant la vaisselle d’un inconnu, il eut l’impression que cela l’amusait. Comme si faire une chose aussi insolite et surtout aussi inutile que celle-ci lui permettait d’atteindre une sérénité spirituelle qui procurerait un certain plaisir d’avoir le pouvoir de perdre son temps, chose tout à fait débile. Ce n’est que trois quarts d’heure après qu’il eut fini cette besogne bizarrement cocasse et amusante. Se réjouissant de son exploit et admirant la finalité de son effort, il prononça, sans trop savoir pourquoi, les mots qui allaient changer radicalement le cours de sa vie : « tiens, si je recommençais ? ». Après tout, il n’avait rien de bien important à faire. Et, bien que sa vaisselle eut déjà bénéficié d’un traitement de faveur en la faisant briller comme jamais auparavant elle n’avait brillé, Hector recommença à laver les ustensiles brillants qui se présentaient devant lui.
Il lui semblait que cette voix qu’il avait entendu en s’approchant du four micro-ondes (il avait enfin trouvé le nom de cette construction permettant, par un procédé habile, de laver la vaisselle) ne se répétait sans cesse, mais bientôt il n’y prêta plus du tout attention. Comme captivé par l’éclat des verres, des assiettes et des fourchettes, en bois, il recommença sa besogne plusieurs fois. D’abord, pendant plusieurs heures. Puis pendant plusieurs jours. Sans s’arrêter, il s’adonnait sans grimaces à sa seule activité qui était de faire la vaisselle. Il semblait qu’un flux magique le nourrissait et le maintenait en vie, en échange de quoi il paraissait converti à la vaisselle (quasi) éternelle. La « vaisselle éternelle », quel joli nom, se dit Hector perdu dans ses pensées. Même s’il savait qu’il faisait encore et encore la vaisselle, il était si rêveusement perdu qu’il ne regardait même plus ses mains lorsqu’elles lavaient, rinçaient et séchaient les différents bols assiettes et couverts, connaissant par cœur l’emplacement et la forme de chaque objet. Il y avait une poêle aussi, qui elle, n’était pas en bois (sinon, ça brûle, sur le feu).
C’est ainsi qu’Hector, qui n’avaient pour ainsi dire, pas de nom de famille, devint le plus grand laveur de vaisselle du monde. Le hic, c’est que nul n’était au courant, aussi sa gloire ne lui fût-elle jamais rendue.
…
Non, je vous rassure ce n’est pas encore fini. Comme on pouvait l’imaginer, notre petit Hector lava relava, et re-re-re-re…lava encore et encore et encore et encore… sa vaisselle, tant et si bien qu’au fur et à mesure des années, celle-ci diminuait. Aussi, ce qu’on aurait nommé au départ « une assiette » ne pouvait plus servir à présent que de soucoupe. Les cuillères quant à elles, n’étaient plus que de simples agitateurs. (ben oui, c’était tout en bois j’ vous rappelle ! rhalalalala…). Ainsi défilèrent les saisons, pendant lesquelles Hector semblait se perdre dans nombre de questions philosophiques, pour la plupart existentielles, qui ne trouvaient les quatre vingt dix pour cent du temps que quelques réponses plutôt abstraites. Par exemple il se demandait si la liberté est limitée par le travail ? Ou encore si le fait de penser et de savoir qu’il pensait suffisait à lui prouver qu’il existait ? Diverses autres questions de ce genre vinrent en quelque sorte troubler sa quiétude spirituelle. Aussi il se dit que se sentir seul, lésé de toute personne, désespéré de voir le monde tourner sans soi, c’est inhérent à tout être humain. Pour croire à ce cycle, il faut ne pas voir la Vérité. Il se mit donc à penser qu’il était dans son devoir de pouvoir échapper à cette Vérité. Bref, vous voyez le truc.
Toujours est-il que rien, si ce n’est quelques petits animaux curieux et autres changements de temps, ne vint déranger notre ami Hector pendant environ 12 ans, 10 mois, 14 jours, 5 heures, 26 minutes et 41 secondes. Au bout de ces 12 ans, 10 mois, 14 jours, 5 heures, 26 minutes et 41 secondes, Hector, expulsé de ses pensées lugubrement existentielles, se trouvait tout d’un coup, face à une fille.
C’était la première fois depuis près de treize longues années qu’il voyait un humain, et qui plus est, de sexe féminin. Il lorgna la jeune et belle fille qui se présentait timidement devant lui. Sans doute grâce à la somptueuse robe qu’elle portait, ou à la couronne qu’elle avait sur la tête ou bien aux caterpillar qu’elle avait délicatement aux pieds, il devinait que cette belle inconnue était une princesse.
« Eh bien, tu ne te présentes pas ? demanda-t-elle ». Pris au dépourvu, et n’ayant, pendant presque 13 ans, pour seuls interlocuteurs que lui-même et deux ou trois écureuils qui venaient le voir de temps en temps pour voir s’il était toujours vivant (ils avaient fait des paris), Hector ne sut quoi répondre. « blghriptlghikln…, balbutia-t-il ». Voyant que la princesse avait déjà perdu de sa timidité et le regardait avec un petit sourire, il fût à présent pris d’un élan d’inspiration, et pour toute réponse s’indigna : « dis donc toi, tu te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? ». On avait à peine discerné le petit pas en arrière que la princesse avait fait lorsqu’elle entendit ces mots pour le moins singuliers, lorsqu’elle reprit presque aussitôt. : « non, je ne me fiche aucunement de toi jeune homme, laisse moi me présenter. Je m’appelle Tzigana, la princesse Tzigana, fille du maître (entre autre !) de cette forêt mystérieuse, le roi Findus du Bouchonois. Je me suis enfuie du château royal pour venir faire un tour dans la forêt mystérieuse. Depuis que je suis toute petite, on m’interdit d’y venir, mais moi je savais qu’un jour j’aurais l’occasion de la pénétrer… (il se dit la même chose). J’avais entendu parler d’un soit-disant évier magique qui retenait la première personne qui s’en approchait… – était-ce le four micro-ondes qu’elle appelait ainsi ? bizarre, se dit-il – . Apparemment, ce n’est pas une légende. » Et sans transition particulière, elle demanda : « et toi, quel est ton nom ? ». Pendant 5 secondes et 6 dixièmes, il dût réfléchir… il n’avait pas vraiment oublié son prénom qu’il aimait tant, seulement, pendant près de treize ans, ni lui, ni les écureuils qui le visitaient, ne lui avaient demandé son prénom. Aussi s’ empressa-t-il de répondre : « heu moi c’est Hector.
_ C’est très joli
_ Ah merci, mais ce n’est pas moi qui l’ai choisi.
_ Oui je me doute… Dis Hector… ?
_ Oui ?
_ Depuis combien de temps es-tu là, vraisemblablement à faire la vaisselle ? »
Décidément, cette princesse mal chaussée devait être vraiment importante pour se permettre de prendre au dépourvu presque deux fois de suite notre petit Hector qui dût réfléchir pendant plus d’une minute pour répondre quelque chose qui lui semblait lui-même peu précis. « eh bien, je crois que cela fait plusieurs années ». Pris d’effroi par la réponse qu’il venait lui-même d’annoncer, il fit mine de faire comprendre l’absurdité de celle-ci en ajoutant aussi vite que possible et d’un air peu convaincant : « heu non, j’ rigole… ». A priori, la princesse ne fût pas étonnée de sa première réponse et ajouta plus ou moins pour elle-même : « c’était donc vrai… », puis elle s’adressa directement à Hector en affirmant : « Je peux même ajouter que tu es ici depuis environ 12 ans et 10 mois… n’est-il pas ? » Décidément, ce devait être le genre de fille à papa, toujours trop gâtée, qui se targuait d’avoir toujours le dernier mot avec son père, le roi, imagina Hector, et donc avec tout le monde ensuite. Finalement, Hector préféra contenir ses nerfs et passer, finalement, à contre-cœur, pour un idiot : « eh bien, à dire vrai, il me semble que c’est ça, mais comment toi, peux-tu en être aussi sûre ?
_ C’est mon petit doigt qui me l’a dit ! » s’empressa t-elle de répondre. Et effectivement lorsqu’elle leva son petit doigt droit (c’est chiant à dire ça hein), il put apercevoir, là où aurait dû se trouver son auriculaire, un petit lutin de la couleur de la peau de la princesse, sans jambe, incrusté dans la main, à la manière d’un doigt d’ailleurs, se dit-il. D’un air interdit, Hector continuait de scruter la chose, laquelle lui faisait de grands sourires muets, ce qui finalement amusa quelque peu notre Héros. Ainsi, il ajouta : « cela doit être vraiment pratique !
_ Oui, il me prévient lorsque mon père ou quelqu’un d’autre est susceptible d’entrer dans ma chambre quand je me masturbe sur mon lit. Le problème c’est que je l’entends pas forcément… »
Surpris, Hector se dit qu’il avait dû mal comprendre. « elle a dû vouloir dire pendant que je mastique sur mon lit » pensa-t-il. Mais il ne prit pas le risque de lui faire répéter cette dernière phrase. Puis revenant à la réalité, il s’aperçut qu’il n’avait pas fait un brin de vaisselle depuis bientôt vingt minutes, aussi se pressa-t-il de revenir à sa corvée, qui pour lui n’en était plus une depuis plusieurs dizaines de lunes.
« Pourquoi est-ce que tu fais et refais cette vaisselle ? , demanda la princesse Tzigana ». Malgré sa longue solitude passée, ses toutes aussi longues rêveries philosophiques lui avaient permis, entre autre, de penser qu’il était parfois subtil, pour se défiler, de répondre par une interrogation. « Et pourquoi cette question ? risqua-t-il.
_ Tout simplement parce que je suis une petite enfant gâtée, curieuse, qui fouine partout, surtout là où ça ne la regarde pas…
_ Et moi, tout simplement parce que cela me procure du plaisir, se hâta-t-il de répondre, sans revenir sur la référence de « petite enfant gâtée » qui lui était pourtant venue à l’esprit en la voyant.
_ Tu vas venir avec moi, ajouta-telle brusquement mais toujours de son air angélique.
_ Sûrement pas, même pour toute la fortune de ton père, je ne bougerai pas de mon four micro-ondes… !
_ Ton four micro-ondes ? (mais elle continua…) Bon, peut-être que tu ne bougeras pas d’ici pour toute la fortune de mon père ou de quelque autre personne, mais j’ai beaucoup mieux à t’offrir…»
La proposition laissa indubitablement Hector en interrogation. Que pouvait offrir de mieux cette princesse que la fortune de son père qui devait être royalement gigantesque ? Puis il ne pensa plus complètement avec sa tête et rougit…. Ainsi, il demanda : « et quelle est cette chose que tu aurais à m’offrir… ? » et ses doutes légèrement pervers se précisèrent : « tu l’as déjà devinée mon cher Hector, c’est ma vie que je t’offre si tu abandonnes ta ridicule besogne… ». Il restait songeur. Il est vrai que la tentation était grande, il s’imaginait déjà partager la vie – et le lit – de cette merveilleuse fille, qu’il trouvait d’ailleurs de plus en plus belle (avec quand même un petit bémol pour les chaussures). Cependant, il n’avait pas aimé la façon dont elle avait osé traiter son occupation fétiche (puisque la seule), sa distraction de laver et re-laver cette modeste vaisselle, qui était même à présent sa raison de vivre. Il repensait à la prophétie, qui l’avait fait prisonnier, en effet, il ne pouvait que l’avouer, même s’il prenait un fin plaisir à la subir : « fais la vaisselle Hector, fais la vaisselle et douce récompense t’attendra… » Il se dit que la beauté de sa prétendante était un piège pour l’éloigner de ce qui était devenu son ultime but. « On m’a promis récompense, et si j’en réfère à la magie qui m’a tenu en vie jusqu’ici, j’imagine que plus je continue à appliquer cette prophétie, plus grande sera ma récompense, et certainement encore plus grande que la fortune d’un roi, et le corps d’une déesse réunis » pensa-t-il. Puis il remarqua qu’il avait employé le mot « déesse » pour désigner cette dénommée Tzigana qui n’était avant tout qu’une inconnue, aussi grande puisse être sa splendeur. Il y avait alors de grandes chances pour que celle-ci soit une sorte de sorcière maléfique pour qu’elle ait ce pouvoir, le pouvoir de le dévier de sa précieuse corvée. Elle l’interrompit dans ses pensées :
« Cela fait déjà deux minutes que je t’observe. Ne suis-je pas assez belle, pas assez riche pour toi ? Ne saisis-tu pas la chance que je t’offre, qui est de quitter ton évier et ta vaisselle pour un monde meilleur et où je te consacrerai ma vie et même plus ? ». Et malgré ces mots plutôt pompeux, ils sortirent de sa bouche d’une manière étonnement naïve et douce (oui, c’est chiant, il faut relire la phrase).
Ne voulant tout de même pas la vexer, et malgré la perspective d’une vie de château et d’une femme délicieusement belle, il s’appliqua à répondre en détachant les mots : « Si, tu es même ce qui représente pour moi La Femme de Ma Vie. Pourtant, (il repensa à la prophétie) je me dois de continuer mon petit bonhomme de chemin, aussi étrange que cela puisse paraître ». Tziagana semblait outrée. « Je te plais… ! à vrai dire tu me plais, je viens te chercher et te propose une vie enchantée, pourquoi donc t’obstines-tu alors ? » Hector s’énerva : « Parcequeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! » Et il accéléra la cadence de sa vaisselle. Cette réaction, étonna dans un premier temps la princesse sans tellement d’effroi. Puis, au bout de quelques secondes elle se mit même à glousser un gentil petit rire.
« Qu’est ce qui te fait rire princesse ? s’empressa Hector plutôt fâché.
_ Comment peux-tu vouer un tel culte à un exercice aussi fastidieux ? l’interrogea Tzigana qui visiblement avait adopté la méthode de réponse de notre ami Hector.
_Je le peux, c’est tout. »
_ Bon, gamineries suffisent. Suis moi, et tu verras par toi-même…. Si tu n’es pas satisfait, tu pourras toujours revenir dans cet endroit… (elle hésita) plutôt lugubre. » On pouvait sentir, dans la voix de la princesse, une touche d’impatience plutôt prononcée. De toute manière, il ne l’écoutait plus. La seule pensée qui se rattachait à elle était de se demander quand est-ce qu’elle se déciderait à partir. Il essayait de se concentrer sur les différentes manières de frotter, de laver l’objet qu’il avait dans ses mains, lorsqu’il sentit une main douce, mais forte, lui saisir son bras gauche. Il entendit la belle Tzigana : « ça suffit, suis moi maintenant, s’il – te – plait » Ces derniers mots se détachaient d’une manière tendre que visiblement le pauvre Hector n’avait pas saisie. Pris de colère notre Héros s’agaçait : « je resterai là ! ». C’est alors que notre princesse prit l’initiative de tirer sur son bras, pour lui faire comprendre de la suivre : « allez viens espèce d’abruti ! » Pour Hector, c’en était de trop. Il s’entendit répondre, (très) énervé : « je ne partirai pas ! Ma récompense sera grande ! ! », puis il pris la grosse poêle qu’il tenait dans sa main droite et flanqua un coup qui aurait assommé un chameau, sur la tête de la malheureuse, laquelle tomba à terre, comme pétrifiée.
Surpris de sa violence soudaine, mais soulagé, il laissa là le corps inerte de la jolie princesse Tzigana. Il ne savait si celui-ci était encore pourvu de vie, mais peu lui importait. « Si elle se réveille, elle partira, se dit-il. Dans le cas contraire, je l’assommerai de nouveau. ». Encore une fois, il fût légèrement surpris du fait qu’assommer la même personne encore une fois ne le dérangerait pas plus que ça, aussi reprit-il vite fais son activité favorite.
Hector, qui sentait à présent une certaine fatigue, absente avant l’apparition de la princesse, continuait, encore et encore sa besogne. Le corps de la jeune et jolie femme, avait tout simplement disparu comme par magie, qu’il ne s’en rendit même pas compte. Ainsi, il lava la vaisselle pendant plusieurs heures, puis pendant plusieurs jours….A la différence que cette fois-ci, déjà au bout de trois ou quatre jours, Hector sentait en lui une indescriptible fatigue qui augmentait de manière exponentielle. Au bout de deux semaines, il avait faim, il avait même très faim. Cependant, il semblait que la rage qui avait remplacé sa quiétude spirituelle d’entant, lui permettait de pallier à cette faim et à cette fatigue qui le tenaillaient tant. C’est donc dans la souffrance et la rage que Hector vécut les dernières semaines, puis les derniers jours de sa vie, il en avait même omis le fait qu’il attendait une prétendue énorme récompense.
Ainsi, Hector mourut de soif, de faim ou de fatigue, peut-être même des trois à la fois, les mains dans son évier. Car c’était bel et bien un évier, et non un four micro-ondes comme le pensait Hector. La vérité et la sagesse étaient donc du côté de la belle princesse Tzigana, dont le cœur et le petit doigt lui avaient soufflé d’aller sauver un jeune homme en détresse dans la forêt mystérieuse, prisonnier d’un évier ensorcelé.
Fin.
A lire de manière (très) facultative:
Moralité : rien ne sert de courir il faut partir à point.
Moralité bis : si tu penses croiser la femme de ta vie, n’écoute pas les autres voix te disant de rester dans « le droit chemin » ou ce qu’ils croient être « ta destinée » ou même « ton métier » que sais-je ? Fonce, au pire, ça fait un râteau de plus. Au mieux, tu auras trouvé une partie du bonheur.
N.B. de l’auteur : Je tiens à dire que je suis désolé de l’ajout de cette moralité. Mais en même temps, j’ai bien indiqué qu’elle était facultative, en fait, elle était surtout destinée aux gens un peu… simples, qui n’aurait pas compris le fin mot de l’histoire (hein ? quoi ? quel fin mot de l’histoire ??) .
Ping : Mes deux amours - LP#02 - Jean-Manu - Musique et Vidéos : Jean-Manu – Musique et Vidéos